Depuis 2021, le CHRU est accrédité pour traiter les patients touchés par un lymphome par une immunothérapie innovante. Issue de la thérapie génique, cette thérapeutique innovante consiste à modifier génétiquement les cellules d’un patient avant de les lui réinjecter. Ces cellules modifiées deviennent alors le médicament du patient.
Particulièrement complexe, cette thérapeutique est une innovation majeure dans la prise en charge des cancers du sang.
De quoi s’agit-il ?
Un lymphome se développe quand la barrière du système immunitaire faiblit et que les lymphocytes T, normalement chargés de détruire toute cellule lymphomateuse (cellule cancéreuse du lymphome) dès son apparition, ne peuvent plus empêcher leur prolifération. En effet, la pathologie cancéreuse survient quand les lymphocytes T dysfonctionnent et n’arrivent plus à identifier les cellules malades à détruire.
La technique des CAR-T cells consiste à prélever les lymphocytes T dans le sang du patient (par une technique appelée leucaphérèse) puis de les reprogrammer génétiquement, grâce à des techniques particulièrement pointues d’ingénierie cellulaire, afin de les rendre plus efficaces pour reconnaître le cancer, puis de les faire se multiplier pour atteindre une quantité suffisante de cellules modifiées avant de les réinjecter au patient.
Cette technique nécessite le concours de toute une chaine de professionnels de santé. Du prélèvement qui se fait au CHRU, à la conservation des cellules dans l’azote avec les équipes de l’EFS, à leur reprogrammation génétique, les acteurs sont nombreux à intervenir à la prise en charge du patient. En particulier, les médecins aphéréseurs et les infirmières de l’EFS se chargent de la lymphaphérèse, le service de thérapie cellulaire se charge du conditionnement et de l’envoi des cellules pour leur modification, puis les pharmaciens réceptionnent le produit modifié qui a alors le statut de médicament, et supervisent à la fois la conservation dans des cuves d’azote liquide (situées à l’EFS), et la décongélation suivie de la livraison dans le service clinique pour l’administration au patient. L’ensemble du processus est coordonné par des infirmières coordinatrices des greffes, en lien avec les médecins référents pour les CAR-T cells.
Les étapes du traitement
- Les lymphocytes sont prélevés pour la production des CAR Tcell
- Pendant le temps de fabrication des CAR-T cells, le patient peut recevoir un traitement d’attente.
- Avant la réinjection, le patient est hospitalisé pendant 3 jours pour recevoir un traitement par chimiothérapie qui vise à détruire les lymphocytes du patient pour que les CAR T injectées puissent jouer leur rôle
- L’injection en elle-même prend une 10aine de minutes
- Le patient est surveillé en hospitalisation pendant une quinzaine de jours pour surveiller l’apparition d’effets secondaires classiques comme l’orage cytokinique qui peut donner de la fièvre, ou des troubles neurologiques qui sont quasiment toujours réversibles avec le traitement approprié