Présentation des cancers hématologiques
Les cancers hématologiques sont communément appelés cancers du sang, ou hémopathies malignes. Schématiquement on distingue les cancers primitifs de la moëlle osseuse (organe qui produit les cellules sanguines ; globules rouges, globules blancs et plaquettes) appelés «leucémies» et les cancers primitifs des ganglions lymphatiques appelés «lymphomes malins ».
Ces cancers représentent 7% des cancers (35000 nouveaux cas par an, en constante augmentation) : ce sont les lymphomes, les myélomes et les leucémies qui sont les cancers hématologiques les plus fréquents.
Les malades atteints de cancers hématologiques sont pris en charge par des médecins spécialistes en hématologie, aussi appelés hématologues. Avec l’aide des biologistes, des médecins spécialistes en imagerie médicale, ils effectuent le diagnostic, le bilan, le traitement et la surveillance des malades.
Parmi les leucémies on distingue les leucémies aigues et les leucémies chroniques. Les leucémies aiguës sont des cancers hématologiques graves survenant de façon brutale, et découverts dans l’urgence suite aux conséquences de la baisse des globules du sang comme les plaquettes, les globules rouges, ou les globules blancs. Elles ont en commun une prolifération anormale de cellules immatures appelées blastes au niveau de la moelle osseuse, et nécessitent un plateau technique performant pour le diagnostic et le traitement. Leur traitement repose sur des chimiothérapies fortes nécessitant dans la plupart des cas des chimiothérapies longues et répétées. Dans certains cas une allogreffe de moëlle osseuse peut être indiquée.
Les leucémies chroniques peuvent concerner les cellules « myéloïdes » normalement présentes dans la moëlle (leucémie myéloïde chronique, splénomégalie myéloïde, polyglobulie de Vaquez, splénomégalie myéloïde, polyglobulie de Vaquez, thrombocytémie essentielle) ou des cellules lymphoïdes dont certaines secrètent des anticorps (leucémie lymphoïde chronique, maladie de Waldenstöm, leucémie à tricholeucocytes, myélome ou maladie de Kahler). Leur évolution est très variable et certaines ne nécessitent pas de traitement, relevant d’une simple surveillance. Leur traitement est très variable selon la maladie, reposant sur des traitements classiques comme la chimiothérapie, l’autogreffe de moëlle osseuse, la radiothérapie, ou sur de nouvelles approches thérapeutiques qui ont permis des progrès considérables (nouvelles formes d’immunothérapie, thérapies ciblées visant les membranes (anticorps monoclonaux) ou les mécanismes de cancérisation de la cellules). Les dernières maladies primitives de la moëlle osseuse sont les myélodysplasies, vieillissement prématuré de la moëlle osseuse, de gravité variable et de traitement adapté à leur gravité.
Le diagnostic de lymphome malin repose sur l’étude anatomo-pathologique de la biopsie d’une tumeur. Il existe de nombreuses formes histologiques de lymphomes ; on distingue les lymphomes Hodgkiniens, caractérisés par la présence de cellules tumorales spécifiques : les cellules de Sternberg, et les lymphomes malins non Hodgkiniens, dérivés des lymphocytes T ou des lymphocytes B. Là encore certains sont indolents et ne pas nécessiter de traitements, d’autres être très agressifs et nécessiter des traitements rapides et intensifs.
Les traitements reposent là encore sur la chimiothérapie, la radiothérapie, l’immunothérapie et les thérapies ciblées, d’énormes progrès ayant été réalisées au cours des vingt dernières années grâce aux thérapies ciblées. Le service d’hématologie et thérapie cellulaire (HTC) du CHU de Tours s’appuie sur un plateau technique complet permettant le diagnostic, comme le service d’hématologie biologique, le service d’anatomie et de cytologie pathologiques, ainsi que le laboratoire de cytogénétique oncologique. Il dispose aussi de tous les outils thérapeutiques nécessaires à la prise en charge des lymphomes, dont la chimiothérapie, les thérapies ciblées, et les autogreffes de cellules souches. Le plateau technique d’imagerie permet de réaliser les évaluations par scanner, PET-Scan, et autres techniques d’imagerie pour une prise en charge appropriée du patient. Il possède enfin une grosse structure de recherche clinique lui permettant de travailler avec tous les autres centres d’Hématologie au sein de protocoles multicentriques de groupes coopérateurs nationaux et de mettre à la disposition des patients de nouvelles molécules non commercialisées.
Les patients du service d’hématologie sont pris en charge par une équipe pluridisciplinaire constituée de médecins, infirmières, aide-soignantes, psychologues, art-thérapeutes, hypnothérapeute, kinésithérapeute, socio-esthéticienne, assistante sociale, diététicienne, dont l’objectif commun est de proposer une prise en charge personnalisée discutée de façon collégiale.