Présentation des cancers du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent des cancers féminins. Près d’une femme sur 8 développe un cancer du sein au cours de sa vie. En 2008, environ 500 000 personnes bénéficiaient d’une prise en charge à 100 % pour un cancer du sein.
En 2015, 54 000 nouveaux cancers du sein ont été détectés en France et le nombre de décès est estimé à 12 000 par an. Le cancer du sein fait partie des cancers de bon pronostic, même s’il représente la 1ère cause de mortalité par cancer chez la femme en raison de son incidence élevée. La mortalité par cancer du sein diminue depuis les années 1990 (- 1,5% par an entre 2005 et 2012), grâce au dépistage et aux progrès acquis dans le domaine de l’oncologie médicale : la survie à 5 et 10 ans est respectivement de 86 et 76 %, ce qui signifie que globalement plus de 3 cancers du sein sur 4 sont guéris, en sachant que tous les types de cancers n’ont pas le même pronostic.
Plus le cancer du sein est détecté tôt, plus il se soigne facilement, et plus les chances de guérison sont élevées. Quand la tumeur fait moins d’un centimètre et qu’il n’y a pas de ganglion atteint, elle peut être guérie dans 9 cas sur 10. Dès l’âge de 25 ans et en l’absence de symptômes, un examen clinique des seins par un médecin, une fois par an, est recommandé. Il est donc essentiel de faire les mammographies de dépistage, même en l’absence de tout symptôme : celle-ci est recommandée tous les deux ans chez les femmes de 50 à 74 ans.
L’absence de grossesse ou des grossesses tardives, l’obésité, la consommation d’alcool ou de viandes grasses, le diabète augmentent le risque de cancer du sein. La contraception par oestro-progestatifs ou le traitement hormonal de la ménopause font l’objet d’études aux résultats contradictoires. Il existe également des prédispositions héréditaires liées à des mutations des gènes BCRA1 ou BCRA2 (principalement mais pas exclusivement car de nouveaux gènes de prédisposition sont régulièrement identifiés : PALB2, …) : une consultation d’oncogénétique doit être demandée en cas de cas familiaux, de cancer avant l’âge de 35 ans ou de cancer de type médullaire. L’activité physique réduit le risque de survenue d’un cancer du sein.
Les circonstances de découvertes les plus fréquentes sont la découverte d’un nodule à la palpation des seins (par autopalpation ou lors d’un examen médical) ou lors d’une mammographie. La mammographie est parfois complétée par une échographie ou une IRM. Un écoulement ou une rétraction du mamelon doivent également amener à consulter.
Le diagnostic repose sur une biopsie faite à travers la peau, parfois guidée par une échographie ou une mammographie : elle précisera le type histologique.
Le bilan d’extension dépend de la précocité du diagnostic : il comprend, outre l’examen clinique et un bilan sanguin, un TEP scan.
Le traitement dépend de l’âge de la patiente, des maladies associées, de la localisation de la tumeur dans le sein, de son caractère unifocal (un foyer cancéreux) ou multifocal (plusieurs foyers cancéreux), de sa taille, du type histologique du cancer, de la présence dans la tumeur de récepteurs hormonaux ou de HER2 (récepteur de surface témoin de l’activation d’un gène impliqué dans le mécanisme de survenue du cancer), mais aussi de l’avis de la patiente.
Les traitements reposent sur :
Le traitement du cancer canalaire in situ (quand les cellules tumorales sont présentes uniquement à l’intérieur des canaux galactophores du sein) repose sur la chirurgie qui peut être conservatrice (zonectomie) suivie de radiothérapie, ou non conservatrice (mammectomie) pour réduire le risque de récidive. Une reconstruction mammaire immédiate peut être proposée dans le même temps opératoire.
Le traitement d’un cancer du sein infiltrant repose principalement sur un traitement locorégional : soit une chirurgie mammaire conservatrice (mammectomie partielle) incluant une chirurgie des ganglions axillaires (exérèse du ganglion sentinelle, plus rarement curage ganglionnaire), complétée d’une radiothérapie, soit une chirurgie mammaire non conservatrice (mammectomie totale) incluant une chirurgie des ganglions (exérèse du ganglion sentinelle, plus rarement curage ganglionnaire) et au besoin complétée d’une radiothérapie.
- en fonction des risques de récidives, des traitements complémentaires peuvent être proposés après le traitement locorégional
- en cas de chirurgie conservatrice : une radiothérapie de la glande mammaire et des aires ganglionnaires. Selon l’âge, une dose additionnelle (ou surimpression) peut être réalisée dans le lit tumoral, c’est-à-dire la région du sein où se trouvait la tumeur avant l’intervention chirurgicale.
- en cas de chirurgie non conservatrice : une radiothérapie de la paroi thoracique et des aires ganglionnaires.
- quelle que soit la chirurgie : une chimiothérapie, éventuellement associée à une thérapie ciblée (Herceptin®) si la tumeur est HER2 positive ou une hormonothérapie si la tumeur est hormonosensible
Les traitements des stades plus avancés reposent sur la chimiothérapie et les thérapies ciblées. Outre l’ Herceptin®, d’autres thérapies ciblées font leur apparition, riches d’espoir thérapeutique.
Outre le traitement spécifique, la mise à disposition de soins de support pour la prise en compte des conséquences psychologiques, sociales de la maladie mais également des conséquences sur l’image de soi, la sexualité, un éventuel lymphœdème du bras est essentielle. Nous insisterons sur l’importance de l’activité physique durant et après le traitement qui diminue la fatigue, améliore la qualité de vie mais également qui diminue le risque de récidive.
Le CHRU de Tours a créé un centre des maladies du sein qui permet un diagnostic et une prise en charge thérapeutique rapide par la mise en place d’un parcours du patient coordonné.