Présentation des cancers des glandes endocrines
Les cancers endocrines concernent essentiellement deux types de cancers : les cancers de la thyroïde et les cancers de la glande surrénale.
Les cancers de la thyroïde
La thyroïde est un organe situé en bas du cou. Elle secrète des hormones contenant de l’iode ; pour cette raison la thyroïde est le principal organe “capteur” d’iode de l’organisme. La présence d’une boule cervicale ou une gêne dans la gorge peuvent parfois révéler l’existence d’un nodule thyroïdien. Ces nodules sont très fréquents et bénins dans plus de 90 % des cas. En cas de détection, il est nécessaire de déterminer si ceux-ci sont bénins ou malins. On réalise alors une échographie qui est complétée si nécessaire par une cytoponction sous guidage échographique (que nous réalisons dans le service d’échographie de l’Hôpital Bretonneau).
Il existe trois types de cancers de la thyroïde : les cancers papillaires et folliculaires (85 % des cas), les cancers médullaires et les cancers anaplasiques (les plus rares). Le facteur de risque essentiel de cancer thyroïdien est l’exposition aux radiations (surtout dans l’enfance). A l’inverse l’administration de produits radioactifs à visée diagnostique (scintigraphie…) chez l’adulte n’augmente pas le risque de cancer de la thyroïde.
Traitements : La prise en charge des cancers de la thyroïde fait appel à de nombreuses approches thérapeutiques spécifiques :
- chirurgie,
- traitement à l’iode radioactif,
- traitements loco-régionaux : radiothérapie, radiofréquence, chimio-embolisation.
Parfois des traitements généraux sont nécessaires : thérapeutiques moléculaires ciblées, chimiothérapie. Cette prise en charge est discutée au cours d’une réunion de Concertation Pluridisciplinaire qui se tient de façon mensuelle au CHRU de Tours.
Il existe également un réseau national de prise en charge des cancers réfractaires (ne répondant pas au traitement par l’iode radioactif) : TUTHYREF, dont le CHRU de Tours fait partie, qui organise des réunions bimensuelles.Lors de la prise en charge, les médecins peuvent proposer de participer à des protocoles de recherche clinique sur le cancer sur le CHRU de Tours ou dans d’autres centres faisant partie du réseau TUTHYREF. Les traitements contre le cancer pourront être initiés et suivis par l’équipe d’endocrinologie, d’oncologie ou de médecine nucléaire, en consultation ou en hospitalisation selon le traitement mis en place.
Suivi du cancer de la thyroïde : Le suivi repose sur le dosage de la thyroglobuline, protéine qui n’est produite que par la thyroïde et dont le taux dans le sang est indétectable après traitement (ou calcitonine dans le cas du cancer médullaire de la thyroïde). Des examens de radiologie (échographie cervicale principalement et si besoin, scanner ou scintigraphies) sont également nécessaires.
Les Cancers de la surrénale (corticosurrénalome et phéochromocytome malin)
Les surrénales sont deux glandes situées dans l’abdomen au-dessus de reins. Elles sécrètent des hormones ayant pour rôle de réguler entre autres la pression artérielle, le niveau de sucre dans le sang, le poids, la pilosité. Des tumeurs bénignes et malignes peuvent se développer au sein de cette glande. Le diagnostic sera fait soit en lien avec la taille de la masse, soit par l’effet d’une hypersécrétion hormonale (de cortisol, aldostérone, androgènes pour le corticosurrénalome malin ou catécholamines – dosés par le biais des métanéphrines et normétanéphrines – pour le phéochromocytome.
Les cancers surrénaliens sont rares (environ 1 à 2 cas par million d’habitants) et nécessitent une prise en charge multidisciplinaire. Un réseau national nommé « COMETE » a été créé pour améliorer l’accès pour les patients aux soins les plus à la pointe. Ce réseau organise des réunions bimensuelles au cours desquelles les dossiers difficiles sont présentés et participe au déploiement de la recherche pour améliorer la connaissance et le traitement de la pathologie. Nous participons régulièrement à ces réunions comme centre de compétence et participons aux protocoles de recherche proposés par le réseau. Devant la découverte d’une lésion, un bilan biologique précis et un bilan d’extension seront faits dans l’unité d’Endocrinologie pour évaluer la nécessité de préparation médicale avant la chirurgie et pour préparer les traitements et suivis postopératoires. Lors de la prise en charge d’un corticosurrénalome, les traitements par chimiothérapie orale : Lysodren (Mitotane) puis intraveineuse s’associeront à des traitements locorégionaux par radiologie interventionnelle ou radiothérapie. Nous travaillons donc en lien avec les oncologues, les radiothérapeutes et les radiologues interventionnels locaux voir nationaux si la technique nécessaire le justifie.
Lors de la prise en charge d’un phéochromocytome malin (10 % des cas de phéochromocytome), le traitement médical permettra de normaliser la pression artérielle. Le traitement sera chirurgical puis locorégional avec proposition si nécessaire de radiothérapie métabolique (lien avec le service de médecine nucléaire).