Le 07/04/2023
Social
Un Chez Soi d’Abord permet à des personnes sans domicile qui présentent des troubles psychiques d’accéder à un logement et d’être accompagnées vers leur insertion. Le CHRU est partenaire de ce dispositif.
A l’été 2021, suite à un appel à projets régional (ARS et DDETS), un Groupement de Coopération Social et Médico-Social (GCSMS) médico-social porté par le CHRU et les associations ACT Cordia (accueil des personnes seules/familles monoparentales, désocialisées et présentant une/des pathologies chroniques invalidantes) et Soliha (accès et maintien dans l’habitat des personnes défavorisées, fragiles et vulnérables) a vu le jour pour porter ce programme.
Premier dispositif en Centre-Val de Loire
Il s’agit d’un dispositif national, qui existe depuis une douzaine d’années. 35 structures existent en France. Première en région Centre-Val de Loire, l’équipe coordonnée à Tours par Chloé Saulnier est constituée de 10 ETP (professionnels paramédicaux mis à disposition par le CHRU, temps médical à venir, travailleurs sociaux, médiatrice de santé pair, psychologue, assistante de gestion).
« Les recommandations nationales montrent que ce dispositif fonctionne : les personnes qui accèdent à un logement retrouvent une sécurité et la suite va alors pouvoir être travaillée avec eux plus facilement, sur les volets soins et emploi, par exemple », explique Chloé Saulnier.
L’intégration dans le dispositif
L’orientation se fait via les médecins psychiatres, les infirmiers de secteurs, les professionnels sanitaires, sociaux ou médico-sociaux, lorsque la personne est volontaire. Chaque mois, une commission se réunit pour examiner les demandes. Un des administrateurs du GCSMS est présent, ainsi que Dr Dominique Lapière (médecin coordonnateur de l’Equipe mobile psychiatrie et exclusion (EMPPE) du CHRU) et Véronique Duraes (Cadre de santé de l’EMPPE), le coordinateur du SIAO, les coordinatrices du CLSM et PTSM, notamment pour valider que le diagnostic entre dans le champ de la psychose.
Lorsque la personne est intégrée au dispositif, c’est un contrat qui est passé avec elle, en instaurant un suivi hebdomadaire. Sous 8 semaines, elle peut disposer de son logement. « Elle va bénéficier d’un accompagnement global, car ce logement va représenter un changement de vie. A partir de cette installation, on va pouvoir déclencher des réouvertures de droits, un accompagnement vers les soins ou tout autre domaine dans lequel la personne souhaite un appui », explique Chloé Saulnier.
Le logement puis le rétablissement
Les logements (T1 ou T2) peuvent être des logements sociaux, ou appartenir à des propriétaires privés. Les logements sont gérés par Un chez soi d’abord, sans limite de temps, qui propose aussi des temps collectifs pour permettre l’accès à la culture ou des temps conviviaux entre locataires.
Dans une démarche « d’aller vers », l’ensemble des membres de l’équipe intervient auprès des locataires, toujours en binôme. Une permanence téléphonique est aussi assurée 24h/24, pour orienter, apaiser, rassurer, trouver des solutions.
Le partenariat avec le CHRU
Les personnes accompagnées sont parfois en rupture de soins, mais bien souvent, dans leur parcours, elles ont connu la psychiatrie. Il y a ainsi deux axes de coopération avec le CHRU : l’adressage et le repérage, notamment avec l’EMPPE, et les services intra-hospitaliers comme l’UC3P (Consultation psychiatrique postpénale). Un relai est apporté par les médecins du CHRU et l’ensemble des acteurs de psychiatrie et addictologie concerné : les 4 secteurs de psychiatrie, le CSAPA (Centre de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie) et l’UC3P. L’équipe Interfaces 37 du CHRU (service visant à faciliter l’insertion dans l’emploi pour tous) peut aussi être sollicitée.
A début 2023, 29 personnes sont accompagnées, dont 20 sont désormais dans un logement. Le public est très majoritairement masculin, avec une moyenne d’âge autour de 40 ans. Certains ont repris un travail ou se réinscrivent dans un parcours de soin, grâce au partenariat local. La structure est financée pour accompagner jusqu’à 55 personnes d’ici fin 2023.
« Nous sommes à l’écoute de là où en est la personne accompagnée et de ses priorités, avec le soutien de l’équipe. C’est aussi pour nous l’occasion de partager nos cultures, sociales, médico-sociales et médicales, entre acteurs qui souvent n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble », conclut Chloé Saulnier.
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