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Le 04/12/2024

Recherche et innovation

Le projet de Tiers lieu d’expérimentation en innovation en santé, porté par le CHRU de Tours au sein d’un consortium régional réunissant le CHU d’Orléans, l’Université de Tours, l’Université d’Orléans, VYV3 Centre-Val de Loire, l’Atlanpôle Biothérapies, Healthcare Loire Valley et l’ARS Centre-Val de Loire est lauréat de l’Appel à projet de la Banque des Territoires. C’est une très bonne nouvelle pour les acteurs de santé du territoire, pour l’écosystème économique de la région et pour les usagers du système de santé.

Baptisé ACCESCVL, ce projet doté d’un budget de près de 2 millions d’euros, vise à Améliorer la Coordination des soins et la Communication En Santé. Il porte la volonté forte de ses membres fondateurs de constituer une porte d’entrée unique au niveau régional, afin d’accélérer l’émergence d’innovations favorisant la coordination de soins. Il ambitionne également des innovations ciblant les troubles de la communication, le tout pour les patients, l’entourage aidant et les professionnels de santé. Le Tiers-Lieu Expérimentation (TLE) cible ainsi les problématiques de perte d’autonomie du territoire CVL, tout en capitalisant sur les expertises locales. Le TLE propose une gamme de services pour aider des porteurs de projet à expérimenter, à évaluer en vie réelle et à se développer économiquement.

ACCESCVL vise un chiffre d’affaires cumulé à horizon 2027 de 1,018 M€ en accompagnant 28 prestations pour des industriels et vise à mettre sur le marché 18 solutions numériques d’ici 2027.

Les forces du Tiers-Lieu Expérimentation (TLE)

  1. Le consortium fédère 8 acteurs majeurs de l’innovation en région CVL habitués à collaborer,
  2. Il constitue une expertise métier de pointe reconnue au niveau national, fondée sur les sciences humaines et sociales, dans l’accessibilité et l’appropriation des innovations, dans les solutions pour faciliter l’autonomisation des usagers et dans les troubles du neuro-développement,
  3. Le consortium maîtrise les enjeux du parcours de vie des bénéficiaires cibles (personnes âgées, handicap) et les enjeux liés à l’exercice des professionnels de santé,
  4. La région offre des terrains d’expérimentation nombreux et variés, avec un accès facilité à des cohortes importantes de patients, usagers, soignants aux profils diversifiés,
  5. Le TLE offre un accès à un vaste écosystème d’acteurs sanitaires, médico-sociaux, réglementaires, économistes de la santé, industriels, institutionnels, augmentant les chances de succès pour les projets soutenus.

Pour en savoir plus sur les deux axes retenus

  • Faciliter la coordination des parcours de soins des publics en situation de vulnérabilité, particulièrement observé dans notre région, constitue ainsi une thématique clé du TLE. Le périmètre concerné regroupera prioritairement les personnes âgées, nombreuses en CVL, les personnes en situation de handicap et les personnes hospitalisées. Cette problématique permettra de tester en vie réelle des outils numériques de coopération multi-professionnelle, d’accompagner les concepteurs de solutions numériques sur les questions de sécurité de transmission des données médicales et de normes d’interopérabilité au sein du territoire, de faire émerger des solutions d’IA ou d’analyse de données visant à évaluer, repérer, et qualifier la situation des patients. La finalité sera de faciliter l’orientation des personnes vulnérables vers les professionnels de santé du territoire, fluidifier les parcours, améliorer la prise de décision soignante et les délais de prise en soin, tout en améliorant les conditions d’exercice et l’efficience des professionnels qui les suivent.

Concrètement : le projet BBalance

Etude des usages et bénéfices d’un tapis intelligent permettant le suivi de biomarqueurs (poids et équilibre), combiné à un programme thérapeutique adapté, en service gériatrique.

Objectif : Co-développer le logiciel d’interface professionnelle du suivi des patients et valider le protocole d’usage de la solution pour améliorer la prise en charge de la perte d’autonomie chez la personne âgée.

Budget total – BBalance (Mateo) – 503 k€

  • Améliorer les capacités de communication des publics vulnérables du territoire CVL constitue une seconde thématique du TLE. Cela visera à outiller la communication des usagers/patients grâce au numérique pour leur permettre de mieux exprimer leurs besoins, de fluidifier les échanges d’information avec l’entourage (famille, pairs, soignants) et rendre la personne actrice et contributrice de ses soins et aller vers l’autonomisation.

Le TLE ciblera les troubles de la communication, à savoir un trouble de la parole ou du langage (écrit, oral, visuel mais aussi sociale) qui peut prendre la forme d’une perte de capacité, d’une difficulté d’acquisition, ou d’une difficulté de réception ou d’expression. Le périmètre concerné portera sur les personnes atteintes de troubles du neurodéveloppement (TND, ex : trouble du spectre autistique-TSA), de troubles neuro-évolutifs ou de la fonction motrice (AVC, sclérose en plaque, Alzheimer, Parkinson, …), ainsi que sur les personnes empêchées « partielles » (perte momentanée des capacités de communication lors d’une hospitalisation). L’abord de la problématique permettra de faire émerger et d’accélérer la mise sur le marché de solutions d’amélioration de l’expression verbale/non verbale (ex : communication alternative améliorée, reconnaissance vocale), d’outils connectés de captation d’information, de solutions connectées de rééducation ou d’interface avec les professionnels de santé.

Concrètement : le projet Communication désempêchée

Etude d’acceptabilité et d’impact en condition réelle de lunettes connectées de communication alternative et augmentée afin de développer un calibrage automatisé des lunettes par IA.

Objectif : proposer une solution adaptée et facile d’utilisation permettant aux personnes dyscommunicantes (handicap et en réanimation) d’échanger avec leur entourage (soignants, familles et pairs).

Budget total – Communication désempêchée (Wyes) – 539 k€

A l’origine, un diagnostic

La région CVL compte 40 000 professionnels de santé pour 2,57 millions d’habitants. Avec 350 médecins pour 100 000 habitants (vs moyenne nationale de 453) et une densité sur le territoire de 101,6 médecins généralistes pour 100 000 habitants (vs moyenne nationale de 125, cf. RPPS 2023 & INSEE 2020), le CVL est la région la plus touchée par la désertification médicale en France métropolitaine et 3 des 6 départements qui le composent sont classés parmi les 10 départements les plus touchés par la désertification médicale en métropole.

La région souffre par ailleurs de fortes inégalités infra-territoriales, les ressources médicales se concentrant autour des 2 métropoles de Tours et d’Orléans, ce qui distend de facto le tissu de l’offre de soins pour les habitants : 85% de la population réside ainsi en zone sous-dotée, tous professionnels médicaux et paramédicaux confondus.

Cette diminution de l’offre de soins est particulièrement problématique pour le maintien dans l’autonomie et l’accès à la santé pour l’ensemble des populations vulnérables de la région CVL : les personnes âgées (d’ici 2050, + 5% pour les > 65ans et + 3% pour les > 85ans, cf. INSEE 2022), les personnes en sortie d’hospitalisation, les personnes en situation de handicap (enfants/adultes), à savoir des populations fragiles aux exigences en santé plus importantes et particulièrement dépendantes des services de soutien.

La prise en charge de ces populations vulnérables se heurte à des obstacles récurrents observés à l’hôpital, en établissement médico-social, à domicile, dont 2 problématiques sont particulièrement prégnantes :

  • la complexité des besoins médicaux des populations vulnérables qui requiert une approche pluriprofessionnelle, difficile à mettre en place au regard de l’offre de soin et d’accompagnement sur le territoire CVL.
  • un grand nombre de personnes âgées, des personnes hospitalisés/en sortie d’hospitalisation et des personnes en situation de handicap rencontre de fortes difficultés à communiquer avec les professionnels du soin et de l’accompagnement. Rien qu’en CVL, les estimations portent à 250 000 le nombre de personnes dyscommunicantes, de l’enfant en situation de handicap à la personne âgée, particulièrement fragiles au sein d’un écosystème déjà en tension.

#G_NUIS